Article d’Evelyne LÉTARD du Centre Généalogique de Touraine
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Mariage du siècle au château de Candé
Le château de Candé est un édifice situé sur la commune de Monts à 10 km au sud-sur-ouest de Tours sur les bords de l’Indre, au coeur d’un domaine de 260 hectares.
Le site du château de Candé est connu depuis le Xème siècle : appelé Condatum en 915, Candiacus en 938, Candeium en 1239, Candeyum fin du XIIIème, c’est un ancien fief relevant du château de Montbazon à foi et hommage-lige. Le propriétaire devait en outre foi et hommage simple à l’abbaye de Cormery, pour divers terrains faisant partie de son domaine.
François BRIÇONNET acquiert la terre de Candé de Jean BONIN, écuyer, par acte du 23 février 1499 au prix de 7620 livres. Il y fait reconstruire en 1508 un manoir Renaissance sur l’emplacement d’une maison forte médiévale ; il meurt avant l’achèvement des travaux, terminés par sa fille Jeanne en 1508.
Plusieurs propriétaires vont ensuite se succéder sans apporter de véritables transformations au logis principal. Dans l’acte de vente du 28 juin 1751, passé entre Georges et Jeanne de GUÉNAND d’une part et Pierre Anguille de La NIVERDIÈRE de l’autre, il est écrit que le domaine consiste en « château maison forte, enclos de murs, douves et fossés, pont-levis, cours, coursières, granges, jardins, vergers, terres labourables, vignes, près, bois de hautes futaies et taillis, garennes, moulin, droit de pêche ». Cette description témoigne de l’importance du foncier et indique que, malgré la reconstruction de François BRIÇONNET, le château de Candé conserve des éléments médiévaux, et notamment une enceinte fortifiée qui n’a plus de raison d’être. Pierre Anguille de La NIVERDIÈRE fait rapidement disparaître ces dispositifs défensifs.
En 1772, le domaine est amputé des moulins du Ripault sur l’Indre, mis à mal par une crue majeure de la rivière survenue deux ans auparavant ; vendus et reconstruits, ils servent à actionner une tréfilerie qui deviendra, quelques années plus tard, la Poudrerie nationale du Ripault.
Le château est agrandi dans le style Louis XII au milieu du XIXème siècle par le riche planteur de canne à sucre anglo-espagnol, Santiago DRAKE DEL CASTILLO, et son fils Jacques. C’est en 1864 que seront exécutées des réparations très importantes sous la direction de Jacques-Aimé MEFFRE, architecte de Tours.
Puis le domaine est racheté en 1927 par l’homme d’affaires franco-américain Charles Eugène BEDAUX.
Depuis 1974, le château et son parc sont la propriété du Conseil départemental d’Indre-et-Loire qui les a reçus de l’État qui en avait hérité à la mort de la veuve de Charles BEDAUX survenue en 1972.
François BRIÇONNET, seigneur de Candé
François BRIÇONNET, seigneur de Candé, Leuville, la Caherie, conseiller du roi et général des finances, maire de Tours (1499), maître de la Chambre aux deniers (1511), mourut avant 1531, laissant deux enfants de son mariage avec Denise LE BEICHEL : Robert, mort jeune ; Jeanne, femme de Charles MESNAGER.
François BRIÇONNET était fils de Jean BRIÇONNET dit le Jeune, seigneur de Chanfreau, receveur-général des finances, et de Catherine de BEAUNE.
Le Duc et la Duchesse de WINDSOR
Édouard VIII est né le 23 juin 1894 à Londres et mort le 28 mai 1972 à Paris. Il participe à la Première Guerre mondiale au sein des forces armées britanniques et réalise plusieurs voyages pour le compte de son père, le roi Georges V, auquel il succède après sa mort en janvier 1936.
Il est proclamé Roi de Grande-Bretagne, d’Irlande et autres états indépendants membres du Commonwealth, et Empereur des Indes le 22 janvier 1936 ; il régnera du 20 janvier au 11 décembre 1936 : il sera l’un des monarques ayant eu le règle de plus court de l’histoire de la monarchie britannique et ne sera jamais couronné. Il abdique après un règle de 326 jours, remplacé par son frère cadet Albert. Il est alors nommé duc de WINDSOR.
C’est à Candé qu’est célébré le 3 juin 1937 le « mariage du siècle »
entre Édouard duc de WINDSOR et Mrs Bessie SIMPSON née WALLIS WARFIELD
Le duc de WINDSOR épouse le 3 juin 1937 Mrs Bessie WALLIS WARFIELD, lors d’une cérémonie au Château de Candé à Monts alors propriété de Charles BEDAUX.
Le couple s’installe d’abord à Paris-XVIème dans un hôtel particulier au 1 square des Écrivains-Combattants-Morts-pour-la-France, puis ils s’installent en France et louent le château de la Croë (Alpes-Maritimes) en 1938. En mai 1940, lors de l’invasion du nord de la France, les WINDSOR fuient vers le sud pour Biarritz et l’Espagne. Ils déménagent ensuite au Portugal. Le couple est enlevé en août 1940 par les services secrets britanniques et emmené sur un navire de guerre aux Bahamas où, selon Churchill, « ils ne gêneraient pas l’effort de guerre britannique » (Édouard VIII étant réputé pour ses sympathies pour l’idéologie nazie).
Le duc de WINDSOR est nommé gouverneur des Bahamas, poste dont il démissionne après la Seconde Guerre mondiale. Le couple revient en France et, en 1953, la ville de Paris lui fournit un hôtel particulier à prix réduit dans le XVIème arrondissement : cette résidence, décorée par Stéphane BOUDIN (décorateur français, directeur d’un cabinet de décoration intérieure parisien à la clientèle prestigieuse), prendra le nom de villa Windsor en 1986. Le duc et la duchesse sont considérés comme faisant partie du beau monde des années 1950 et 1960, organisant fêtes et voyages entre Paris et New-York.
Mais la santé du duc se détériore et il meurt le 28 mai 1972 dans sa résidence de Paris. Sa dépouille, rapatriée au Royaume-Uni, est exposée dans la chapelle Saint-Georges du château de Windsor (Windsor, Berkshire, GB) et inhumée dans le cimetière royal à Frogmore (comté du Berkshire).
Sa femme, héritière sans partage des biens de son époux, lègue en 1973 de nombreux meubles et tableaux aux musées français. Elle meurt le 24 avril 1986 à Paris ; elle est enterrée au Royaume-Uni aux côtés de son époux en tant que « Wallis, duchesse de Windsor ».
Sources :
– Étude de Catherine BAS-DUSSEAULX du Centre Généalogique de Touraine sur les Bâtis et demeures en Touraine
– La Touraine au fil des siècles, le Pays de Chinon (Guy-Marie OURY, Ed. CLD Normand & Cie, 1978)
– Wikipedia Le château de Candé – Édouard VIII
– J.X. CARRÉ DE BUSSEROLLE
– Gallica BnF
– Collection cartes postales C. BAS-DUSSEAULX
Bonjour Merci pour cet excellent article qui complète les infos que j’avais sur ce domaine- je suis une « accro » de candé et de son parc – le château meublé nous transporte dans le luxe des années 30 – le parc vallonné avec ses chênes centenaires est un havre de sérénité- dommage ..domaine fermé du 1er novembre à pâques mais allez sur l’agenda du site vous découvrirez des pépites d’ouverture avec en ce moment la decouverte de l’orgue skinner qui vous enchantera un dimanche après-midi ! J’habite à 2 kms de ce magnifique domaine.(.dont l’accès au parc est gratuit en période… Lire la suite »