Z comme… ZINCK Bernard, violoniste, et l’école de musique de Tours

Article de Evelyne LÉTARD du Centre Généalogique de Tours

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Bernard ZINCK naît à Tours le 30 mai 1965. Ses parents, tous deux professeurs d’anglais, se sont rencontrés en 1952 à Londres lors du couronnement de la Reine Élisabeth II alors qu’ils finissaient leurs études de doctorat.

A l’âge de 6 ans, il commence ses études de musique au conservatoire national de région de Tours. A 16 ans, en 1981, il entre au Conservatoire national supérieur de musique de Paris, où il étude avec Gérard POULET et Geneviève JOY-DUTILLEUX. Après ses 3 années d’études, il obtient deux premiers prix de violon et de musique de chambre.

Après avoir intégré l’orchestre des Lauréats du Conservatoire dont il reste membre pendant 3 ans, il part se perfectionner aux États-Unis en 1987. Parrainé par la Fondation Fulbright, il rentre à la Juilliard School de New York dans les classes de violon et de musique de chambre de Joseph Fuchs et Felix Galimir. Après avoir obtenu un Bachelor of Music en 1991 et un Master of Music en 1992, il rentre en France en 1992 et remporte, la même année, le Prix de la Fondation Yehudi Menuhin à Paris. Décidant de retourner aux États-Unis pour approfondir sa réflexion musicale, il intègre le programme de doctorat de l’université Temple à Philadelphie et y obtient son Doctorat en Performance Musicale (DMA) en 2006. Il consacre sa thèse au célèbre violoniste créole, le Chevalier de Saint-George surnommé au cours de l’Histoire le Mozart noir.

Parallèlement à ses études au Conservatoire national supérieur de musique de Paris et à la Juilliard School, il a aussi étudié avec Tibor Varga à Sion, Maya Glezarova et Géza Kapás à Tours, Nathan Milstein à Zurich et Lewis Kaplan au Bowdoin International Music Festival.

Bernard ZINCK est actuellement professeur titulaire de violon et directeur du département de musique de chambre à l’université du Wisconsin à Milwaukee. Il est aussi directeur artistique et cofondateur du Lakeside Chamber Music Workshop, stage de musique de chambre qui se déroule dans l’Illinois et en Touraine. En 2018, la Civic Music Association de Milwaukee lui a décerné le prix « Excellence in Studio Teaching ».

Il joue sur le violon surnommé « Fiebelmann », considéré comme l’un des meilleurs instruments du luthier italien Giovanni Battista Rogeri datant de 1690. Il possède aussi un violon de Joseph Klotz datant de 1779 et un archet de Joseph Henry datant de 1860.

Depuis 2018 il réside une partie de l’année à Candes-Saint-Martin.

L’école de musique de Tours

L’école de musique de Tours est créée en 1876 : elle compte 18 élèves. Elle devient école école nationale de musique en 1885 et obtient le statut de succursale du conservatoire de Paris en 1925 avec un effectif de 400 élèves et 17 professeurs. En 1968, elle obtient le label de conservatoire national de région, puis de conservatoire à rayonnement régional en 2006.

Le conservatoire est installé depuis août 1981 dans les locaux chargés d’histoire du Couvent des Ursulines, à proximité de la Cathédrale de Tours au coeur du quartier historique de Tours.

A la suite de la parution au Journal Officiel du 12 octobre 2006 du décret du Ministère de la Culture, il est classé Conservatoire à Rayonnement Régional : cette appellation le maintient en position de chef de file en matière d’enseignement artistique en région Centre et implique un travail un travail en réseau avec les Conservatoires classés de la Région Centre (Orléans, Bourges, Chartres, Blois, Châteauroux et Joué-lès-Tours).

En 2019, la ville de Tours entreprend des travaux de réhabilitation afin de permettre l’extension des bâtiments disponibles, notamment par la rénovation de la chapelle.

Dans le domaine musical, le conservatoire délivre un enseignement concernant les cordes (violon, alto, violoncelle, contrebasse), les bois (flûtes, hautbois, basson, saxophone, clarinette), les cuivres (cor, trompette, trombone, tuba) ainsi que les instruments polyphoniques (piano, guitare, harpe, orgue, percussions). Classes de chant, d’écriture et de composition musicales ainsi qu’un atelier consacré au jazz.
Les danses classique, contemporaine et jazz font partie de l’offre chorégraphique du conservatoire, ainsi qu’un cursus d’art dramatique comprenant également une formation à l’expression scénique.

Le couvent des Ursulines à la Petite Bourdaisière

A la fin du XVème siècle fut construit, sur le terrain faisant l’angle des rues du Petit-Pré et des Ursulines actuelles, pour Nicolas GAUDIN marchand puis notaire à Tours, ou pour son beau-père Louis de la MÉZIÈRE seigneur de la Bourdaisière, une gentilhommière en brique et pierre désignée encore aujourd’hui sous le nom de « Petite Bourdaisière ».

Elle devint la propriété de Philibert BABOU par son mariage avec Marie GAUDIN et un siècle plus tard sous Louis XIII, en 1612, leur petite-fille Ysabel BABOU dame de Sourdis vendit le domaine : le corps de ville, profitant des bonnes dispositions de la Régente, obtint un don de quinze mille livres et décida la création d’une manufacture de tapisseries de Flandre dans les bâtiments de la Petite Bourdaisière.

Généalogie BABOU-GAUDIN

On fit venir un tapissier nommé DUBOIS, originaire de Flandre, et on le mit à la tête de cet établissement pour le diriger. De plus, dix-huit jeunes gens furent désignés pour servir d’apprentis et furent logés aux frais de la ville. Mais les résultats ne couvrirent pas les dépenses et il fallut abandonner l’entreprise après une courte période de fabrication.

La Petite Bourdaisière fut acquise le 3 mai 1625 pour les compte des religieuses Ursulines appelées par l’archevêque Bertrand d’ESCHAUX à fonder un couvent dans son diocèse, et installées tout d’abord et trop à l’étroit dans un hôtel de la rue du Cygne portant le n° 27 actuel. Elles y restèrent jusqu’à la Révolution et une portion notable de leurs bâtiments a été conservée dans les reconstructions postérieures.

Extrait du Nouveau plan de Tours – 1893 (Gallica)

Les religieuses commencèrent par élever, au nord du manoir des BABOU et le long de la rue de Poitou qui porte maintenant leur nom, la chapelle Saint-Michel qui a subsisté en partie. Il en reste la nef couverte en charpente, percée de baies sans décor ; l’abside a disparu. Une arcade en plein cintre, qui a été restaurée, reliait la nef à un choeur conventuel élevé au midi et qui a également été détruit. En même temps, les Ursulines bâtirent le long de la rue Saint-Jean-des-Coups (aujourd’hui rue François-Clouet) un corps de logis pour y installer des classes et qui devint rapidement trop petit.

En 1657, la chapelle Saint-Michel fut désaffectée et convertie en salle d’études. Un grand bâtiment fut construit (qui existe encore) pour abriter les cuisines, le réfectoire et les dortoirs ; une salle du chapitre fut bâtie à l’est du préau et, au nord, une nouvelle chapelle plus vaste fut élevée le long de la rue de Poitou. Derrière le chevet, les parloirs et l’infirmerie occupèrent la place de la chapelle actuelle, construite par GUÉRIN, et un bâtiment servant de pensionnat relia la nouvelle église à l’ancienne chapelle Saint-Michel. De toutes ces constructions subsiste seul le grand corps de logis méridional.

A l’angle sud-est des jardins, qui s’étendaient comme maintenant au midi, se trouvait et existe encore un très petit oratoire dédié à Saint Joseph. Construit entièrement en brique, il comprend une courte nef terminée par une abside et est orienté nord-sud. La nef est voûtée d’un berceau surbaissé en brique et l’abside est voûtée en cul-de-four : c’est le seul des bâtiments du monastère qui ne soit pas en pierre et cette particularité laisse supposer qu’il est antérieur à la fondation de ce couvent et qu’il fut élevé en même temps que la gentilhommière des GAUDIN. Cette toute petite chapelle, comme la chapelle Saint-Michel, rappelle le souvenir de la vénérable Marie de l’Incarnation, l’évangélisatrice du Canada : en oraison dans la chapelle Saint-Joseph pour rendre grâces, elle apprit par la Mère Prieure sa désignation pour aller fonder au Canada une maison de son Ordre qui fut créée à Québec (pour maints Canadiens visitant la France, les deux chapelles du monastère tourangeau sont encore un but de pèlerinage reconnaissant).

Quelques dates :

  • 1625 : achat de terrains et construction de la première église, actuelle chapelle Saint-Michel.
  • 2ème quart du XVIIème siècle : construction du couvent.
  • 1654 : construction de la deuxième église, Notre-Dame-de-l’Assomption, du bâtiment à l’est du chevet, du bâtiment à l’est de la chapelle Saint-Michel et de l’aile ouest du couvent.
  • de 1805 à 1835 : établissement scolaire religieux (sans travaux importants).
  • 1824 : bâtiment de plan centré au sud de l’enclos aménagé en chapelle pour les religieuses de la Très Sainte-Trinité.
  • de 1835 à 1906 : petit séminaire.
  • 1848 : construction de la chapelle de Notre-Dame-de-l’Immaculée Conception par Gustave GUÉRIN architecte (trois projets datés de 1846), vitraux par Julien Léopold LOBIN maître-verrier (déposés en 1912), consécration le 7 décembre 1848.
  • 3ème quart du XIXème siècle : corps du bâtiment principal remanié intérieurement, aile est reconstruite à l’identique par Gustave GUÉRIN.
  • fin 4ème quart du XIXème : construction du pavillon ouest et de l’aile en prolongement (inachevée).
  • à partir de 1906 : établissements scolaires successifs.
  • dans la 1ère moitié du XXème siècle : destruction de la chapelle de la Sainte-Trinité et du choeur des religieuses de la chapelle Saint-Michel.
  • 1941 : oratoire Saint-Joseph inscrit aux Monuments historiques (il sera détruit en 1948 et reconstruit en 1986). Remise du sol au niveau originel et remploi de la grille de choeur du couvent des ursulines de Montauban.
  • de 1961 à 1964 : restauration de la chapelle Saint-Michel inscrite aux Monuments historiques.
  • 1980 : restauration générale.
Chapelle Saint-Michel, auditorium du conservatoire

Sources :
– Bulletin de la Société Archéologique de Touraine T.XXIX 3 et 4T1944 (Gallica)
/ article de Henri VIOT, secrétaire général
Rapport du préfet et PV des séances et délibérations du Conseil général session d’août 1888 (Gallica)
monumentum et – popculture.gouv.fr
– Wikipedia

site bernardzinck.com
– site clemilletinternational.com Auditorium du conservatoire Tours-37

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