U comme… Urvilleana, espèce végétale découverte par Dumont d’Urville

Article de Catherine ROUQUET
du Centre Généalogique de Touraine

Le Tibouchina urvilleana, également connu sous le nom de Tibouchine d’Urville ou encore Fleur araignée, est un arbuste originaire du Brésil. Il apprécie les atmosphères chaudes et humides et l’ombre tamisée. Dans son environnement, il forme un véritable petit arbre atteignant parfois 5 m de hauteur.
Ses feuilles sont persistantes, longues de 8 à 10 cm, de forme ovale à extrémité effilée, brillantes, nervurées et duveteuses, de couleur vert émeraude, mais qui peuvent devenir rouge-orangé à l’automne.

Ses boutons floraux, généralement solitaires, sont teintés de rouge-pourpre. La floraison, tardive, commence en août et peut durer jusqu’au mois de septembre-octobre.

Les fleurs du Tibouchina urvilleana sont d’un bleu-violet intense et mesurent généralement entre 4 et 5 cm de diamètre.

Les étamines crochues ressemblent à des petites pattes d’araignées, d’où son surnom.

La floraison de cet arbuste est spectaculaire car les fleurs apportent une touche de couleur vive et attrayante au jardin, ce qui en fait une plante populaire pour l’aménagement paysager.

Dactylorhiza urvilleana
originaire de la Mer Noire

Anthemis urvilleana originaire de Malte

Pimelea urvilleana originaire de Nouvelle-Zélande

Jules Sébastien César DUMONT d’URVILLE est né le 23 mai 1790 à Condé-sur-Noireau (Calvados).
Son père, Gabriel François DUMONT sieur d’URVILLE, juge civil et criminel, et sa mère née Jeanne de CROISILLES sont issus d’une famille noble française.

En raison de leurs liens aristocratiques, les d’URVILLE se réfugient après la Révolution française en Normandie.

C’est son oncle maternel, l’abbé de CROISILLES, qui lui a transmis le goût de l’étude des plantes.

En 1819, il participe à une mission scientifique dans les îles grecques.
Pendant cette expédition, il décrit dans ses notes une statue antique qui vient d’être découverte : il s’agit de la Vénus de Milo (cette statue est conservée depuis 1821 par le Musée du Louvre).

Nommé lieutenant de vaisseau en 1821, il prépare un voyage de circumnavigation approuvé par le gouvernement français : c’est le voyage d’exploration scientifique à bord de la Coquille, de 1822 à 1825. Dumont d’URVILLE est chargé de botanique et d’entomologie : il parvient à enrichir le Museum d’Histoire Naturelle de 3000 espèces de plantes et 1200 espèces d’insectes.

En 1828 Pendant une mission scientifique dans l’Océan pacifique à bord de L’Astrolabe, il découvre l’endroit où les navires de La Pérouse ont fait naufrage. Il explore, entre autres, la Nouvelle-Zélande, la Nouvelle-Guinée, la Polynésie, la Malaisie.

Une nouvelle expédition l’emmène jusqu’en Antarctique et il découvre en 1840 la Terre Adélie, dont il prend possession au nom de la France. Elle est ainsi appelée en l’honneur de sa femme Adèle.
Il découvre également l’Île Pépin, une île côtière de Nouvelle-Zélande appelée ainsi en l’honneur de sa belle-famille. L’expédition est de retour à Toulon le 6 novembre 1840 et sera le dernier voyage de DUMONT d’URVILLE.

Après de très nombreuses années passées sur les mers et océans, il décide de se consacrer un peu à sa famille. Le 8 mai 1842 c’est l’occasion d’une sortie en famille pour les Grandes Eaux de Versailles.

Après le spectacle, le Contre-Amiral, sa femme Adèle et leur fils Jules prennent le train en direction de Paris. Arrivé à Meudon, le train déraille et prend feu. Les voyageurs se retrouvent piégés dans les wagons, fermés de l’extérieur. Cet accident est considéré comme la première grande catastrophe ferroviaire de l’Histoire, tuant entre 50 et 200 personnes.

Il repose avec sa famille au cimetière Montparnasse sous un obélisque orné d’un buste et de bas-reliefs qui présentent les grandes découvertes de sa vie.