X comme… Xavier Ier comte BRANICKI, propriétaire du château de Montrésor

Article d’Évelyne LÉTARD du Centre Généalogique de Touraine

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Montrésor (Mons Thesauri) : ce nom aurait été donné à ce lieu parce que le roi Gontran (dit aussi Saint Gontran, roi mérovingien du VIème siècle) aurait trouvé, à l’endroit où il fut bâti plus tard un château, des richesses considérables qui y avaient été cachées. Légende ou réalité ?…

Situé à 13 lieues sud-est de la ville de Tours et à 4 lieues de Loches, sur la rive gauche de l’Indrois, Montrésor est le plus ancien comté de la province. C’était une châtellenie de laquelle relevaient un grand nombre de fiefs. Lui-même relevait du roi à cause du château de Montrichard, à foi et hommage lige et un chapeau de roses qui devait être présenté le jour de la Pentecôte.

Foulques Nerra
comte d’Anjou

Un château, dont la construction est attribuée à Foulques NERRA[1], existait à Montrésor au commencement du XIème siècle : château fort sur un éperon dont les pentes avaient été raidies, ceinturé d’une courtine et protégé par une grande et solide porte d’entrée.

Démolie à partir de 1203, la forteresse fut reconstruite en 1393 pour Jean IV de BUEIL, grand maître des arbalétriers de France, par l’entrepreneur Jean BINET : il ajoute le mur d’enceinte, le châtelet d’entrée et les actuels communs. Il réaménage également la courtine et fait édifier de grosses tours rondes à canon plus basses et plus massives, mieux adaptées aux tirs des bombardes à boulet.

Imbert de BASTARNAY, conseiller de Louis XI, fait construire le château Renaissance, avec ses tours flanquées d’échauguettes et ses lucarnes. Il fait également édifier la collégiale, consacrée en 1532 et terminée en 1541, témoin de son pouvoir et de sa richesse.

Plan du cadastre napoléonien – Montrésor AD37
section B1 de la Banlieue 1832 – 6NUM10/157/002 (Cote)

En février 1849, le comte Xavier Ier BRANICKI l’acquiert avec plus de 2 000 hectares alentours et le restaure entièrement dans un style Second Empire.

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Le comte Xavier Ier BRANICKI

Le comte Franciszek Ksawery (Xavier) BRANICKI naît à Varsovie le 26 octobre 1816 ; il est l’aîné de quatre fils dans une fratrie de sept enfants nés du comte Wladyslaw BRANICKI et de son épouse Róża POTOCKA. Il fait ses premiers pas sur un sol polonais qui n’a plus d’existence géographique ni politique, puisque partagé entre la Russie, la Prusse et l’Autriche. Le comte BRANICKI devient très tôt artisan acharné d’une Pologne libre et indépendante aidant, par des moyens financiers personnels importants, les mouvements indépendantistes polonais et les mouvements libéraux russes.

Le comte BRANICKI est aide de camp du tsar Nicolas Ier jusqu’en 1843, mais sa main ferme et redoutée ne peut retenir le comte qui choisit, après divers séjours en Italie et en France, de s’installer définitivement à Montrésor en 1849. Il est naturalisé Français en 1854.

Dans son exil forcé en tant que réfugié politique polonais en France, et en remerciement à son pays d’accueil, il sert les rangs de l’armée française et participe aux campagnes militaires d’Italie et de Crimée : ses faits de guerre lui valent d’être nommé Chevalier dans l’ordre de la Légion d’honneur en 1862.
Il ne participe pas à la Guerre de 1870 mais finance la fondation et le fonctionnement d’un hôpital de campagne, et offre au gouvernement français une somme de 500 000 francs pour le soulagement des blessés. Son immense fortune et ses contacts contribuent aussi à la fondation du Crédit Foncier de France, au financement des travaux haussmanniens à Paris et des investissements importants dans l’industrie ferroviaire en France et en Algérie.

Le comte BRANICKI est également écrivain, mécène  et philanthrope. Il sera maire de Montrésor de 1860 à 1870 et financera des travaux colossaux sur de nombreux bâtiments de la commune, dont le château où il exposera les trésors et l’histoire de son pays. Il oeuvrera pour l’amélioration de la vie sociale à Montrésor (réparation de l’école des filles et construction de celle des garçons, restauration de l’église, construction d’une chapelle pour sa famille, construction d’une ligne de télégraphe entre Montrésor et Loches, hospice, fourniture d’emplois à de nombreux habitants de la commune etc.).

Le comte épouse en 1873 Pelagia ZAMOYSKA (1830-1894), veuve d’Aleksander REMBIELIŃSKI et mère de deux fils. Il meurt le 20 novembre 1879 à Assiout en Égypte, lors d’une croisière, et est inhumé à Montrésor en mai 1880. Sans descendance, c’est le frère cadet de Ksawery qui hérite d’une grande partie de ses biens, un trente-sixième de sa fortune étant légué aux pauvres selon sa volonté.

Au début du XXIème siècle, les descendants de Konstanty BRANICKI habitent toujours le château de Montrésor.

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Visite en images du château actuel

Côté jardin…

Dans le parc du château, le « Soldat mourant » : gisant en bronze, fondu par les Usines J. VORUZ de Nantes en 1862, en hommage à un jeune soldat polonais mort à la bataille de Magenta au côté du comte BRANICKI, Mieczyslaw KAMIENSKI (copie de la statue de Jules FRANCESCHI qui décore la tombe de ce soldat au cimetière de Montmartre).

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Ils ont été seigneurs de Montrésor avant la Révolution de 1789

Roger, dit le Petit-Diable, vécut en 1005. A cette époque, Fouques-Nerra lui confia la garde du château de Montrichard qu’il venait de construire : Roger est le premier qui semble avoir pris le titre de seigneur de Montrésor. Roger a eu deux enfants, Bouchard et Guillaume, mort en 1071.

Bouchard, chevalier, seigneur de Montrésor, prit l’habit religieux peu de temps après la mort de son père. Il passa en Italie où, après avoir été relevé de ses voeux par le pape, il épousa une dame noble de Lombardie nommée Marchise (Agnès) suivant l’abbé de Marolles ; il mourut assassiné. Il avait également épousé en 1ères noces Euphémie d’AMBOISE, dont il eut : 1/ Albéric qui suit ; 2/ une fille, qui fut mariée à Guenno, seigneur de Châtillon-sur-Indre.

Albéric, seigneur de Montrésor et de Montrichard, eut un différend avec son beau-frère, Guenno, seigneur de Châtillon-sur-Indre en 1108 : celui-ci s’empara de Montrésor et s’en attribua les droits féodaux. Mais il en fut chassé par Hugues de CHAUMONT, qui le battit dans la campagne de Sublaines, le fit prisonnier et ne lui rendit la liberté que lorsqu’il eut solennellement renoncé à ses prétentions sur les biens de son parent.

Geoffroy, chevalier, seigneur de Montrésor, figure parmi les chefs de l’armée à la tête de laquelle Foulques V, comte d’Anjou, marcha contre Henri Ier, roi d’Angleterre (1111) : on ignore s’il était fils ou même parent d’Albéric.

Henri II, roi d’Angleterre, posséda la terre de Montrésor jusqu’en 1188 ; cette même année, Richard, comte de Poitiers, fils de Henri II, avait déclaré la guerre à Raymond, comte de Toulouse, allié à Philippe-Auguste : ce dernier pénétra en Touraine et s’empara de Montrésor.

André de CHAUVIGNY, chevalier, bannetier, seigneur de Montrésor, accompagna Richard Coeur de Lion à Jérusalem en 1190 et mourut en 1202. De son mariage avec la princesse de Deols, veuve de Baudouin comte de Ribers, naquirent : 1/ Guillaume, baron de Châteauroux, qui fit partie en 1244 du ban convoqué par le roi Saint Louis pour apaiser la révolte du comte de la Marche ; 2/ André qui suit ; et trois filles.

André de CHAUVIGNY, seigneur de Levroux, de Villedieu et de Montrésor, ne posséda que très peu de temps cette dernière terre. Dès 1204, celle-ci était passée aux mains de Harraud, seigneur de Palluau.

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Les de PALLUAU

Harraud de PALLUAU est cité dans une charte de 1204. Il avait deux frères : Guillaume et Hervé, chanoines de Saint-Martin de Tours. Il eut deux fils, Geoffroy (qui suit) et Bouchard.

Geoffroy de PALLUAU, seigneur de Montrésor, fit don de la dîme de Fretay à l’abbaye de Villeloin en 1208. En 1209, lors de son départ pour la Terre sainte, il céda à l’abbaye de Baugerais plusieurs rentes de blé, et au prieur de Luçay-le-Male, certains usages attachés au fief de ce nom. En 1213, il donna à l’abbaye de Villeloin, pour l’anniversaire de Jean son neveu, cinq sols de cens à percevoir sur le territoire de Montrésor. Au mois de juillet 1229, il fit don au même monastère, pour son anniversaire et celui de son père, de 25 sols tournois de rente, à prendre à la Saint-André, sur les moulins à foulon de sa seigneurie. Au mois d’avril 1234, il donna aux religieux du Liget une rente de 30 sols tournois, à percevoir sur son moulin de Foleret situé près de Montrésor.

De son mariage avec Mathilde, Geoffroy de PALLUAU eut six enfants : 1/ Guy ; 2/ Jean ; 3/Pierre, seigneur d’Oignies, chanoine de Tours ; 4/ Isabelle ; 5/ Eglantine et 6/ Aenorde.

Bouchard de PALLUAU, frère de Goeffroy, seigneur de Montrésor, eut trois enfants de sa femme Marie : Geoffroy qui suit ; Pierre et Aenorde. En 1239, il donna aux religieux de Villeloin une rente de 25 sols à prendre sur son moulin de Montrésor. En 1252, sa fille Aenorde donne aux religieux du Liget une rente de 20 sols à prendre sur les tailles de Montrésor.

Pierre de la BROSSE, deuxième du nom, seigneur de la Brosse, possédait la seigneurie de Montrésor en 1244. C’est ce qui résulte d’une charte du mois d’octobre par laquelle il autorisa une vente faite aux religieux du Liget par Ogier de GASTINES (On ne sait par suite de quelles circonstances cette seigneurie sortit de la maison de Palluau et comment elle y rentra). Pierre de la BROSSE était homme lige de l’archevêque de Tours (sire de Mont Thesour).

Geoffroy de PALLUAU dit Payen, seigneur de Montrésor, ratifia au mois de février 1255 une vente faite aux religieux du Liget par Foulques de MER. Geoffroy mourut en août 1277, laissant de son mariage avec Marie de MONTPIPEAU : 1/ Geoffroy qui suit ; 2/ Jean dit Payen ; 3/ et 4/ Marguerite et Perrine, religieuses à la Virginité du Mans.

Geoffroy de PALLUAU, chevalier seigneur de Montrésor, comparut dans une charte de 1281 concernant une rente faite à l’abbaye de Villeloin : « A tous ceulx qui verront et oirront ceistes presentes letttres, gie Jofre de Paluau, chevalier, seigneur de Montesor… ». Geoffroy vivait encore en 1297. Il eut, entre autres enfants, Bouchard et Geoffroy et une fille. Sa femme se nommait Agnès : elle figure dans une charte de 1276.

Bouchard de PALLUAU, seigneur de Montrésor, mourut sans postérité en 1329 et fut inhumé dans l’abbaye de Villeloin. Ses biens passèrent à Geoffroy son frère, et à sa soeur mariée à Hélie de BROSSE.
Geoffroy eut d’Iseult de SAINTE-MAURE : 1/ Pierre qui suit ; 2/ Isabelle et 3/ une autre fille, qui épousa le seigneur de Châteauneuf.

Hélie de BROSSE, chevalier, était seigneur d’une partie de Montrésor en 1319-1324 du chef de sa femme, soeur de Geoffroy.

Pierre de PALLUAU, seigneur de Montrésor, confirma en 1351 une donation que son père avait faite à l’abbaye de Villeloin. Son fils Jehan de PALLUAU, seigneur de Montrésor, mourut sans postérité en 1373. Montrésor passa par héritage dans la maison de BUEIL, par suite du mariage d’Isabelle de PALLUAU avec Guillaume, sire de Bueil.

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Les de BUEIL

Jean de BUEIL, chevalier, seigneur de Bueil, Montrésor, Saint-Calais, la Marchère, etc., chambellan du duc d’Anjou, Touraine et Maine, épousa en premières noces Anne d’AVOIR, soeur et héritière de Pierre d’AVOIR seigneur de Châteaufromont et sénéchal de Tours, et, en secondes noces, Isabeau de la ROCHE, fille de Philippe de la ROCHE et d’Agnès de VILLEQUIER ; il n’eut pas d’enfants de ce second mariage.
Du premier lit sont issus : 1/ Jean qui suit ; 2/ Pierre, seigneur du Bois, bailli de Touraine ; 3/ Hardouin, évêque d’Angers ; 4/ Guillaume, seigneur de Valesnes, maître des eaux et forêts de Touraine en 1387 ; 5/ Jeanne, femme de Jean seigneur de l’Île-Bouchard et de Véretz ; 6/ Catherine, mariée en 1409 à Pierre de VILAINES, seigneur d’Yvetot ; 7/ Marguerite mariée à Jean de BREZÉ, chevalier, seigneur de Brissac et de la Varenne.

Jean de BUEIL, chevalier, seigneur de Bueil et de Montrésor, maître des arbalétriers de France, fut tué à la bataille d’Azincourt en 1415. De son mariage avec Marguerite de CLERMONT, dame de Marmande, fille de Beraud dauphin d’Auvergne, comte de Clermont, et de Marguerite de SANCERRE, il eut : 1/ Jean qui suit ; 2/ Louis, tué dans une joûte à Tours en 1446 ; 3/ Pierre, seigneur du Bois et de la Motte-Sonzay ; 4/ Anne, femme de Pierre d’AMBOISE seigneur de Chaumont ; 5/ Marie, mariée à Beaudouin, seigneur de Crenon et de Brouassin.

Jean de BUEIL, comte de Sancerre, seigneur de Montrésor, de Saint-Christophe, de Châteaux, Courcelles, Chouzé-le-Sec, etc., conseiller et chambellan du roi, capitaine des château et ville de Tours en 1428, amiral de France, mourut en juillet 1477. Il avait épousé en premières noces Jeanne de MONTEJEAU, fille de Jean de MONTEJEAU bailli de Touraine, et d’Anne de SILLÉ-LE-GUILLAUME ; et, en secondes noces en 1456, Martine TURPIN, fille d’Antoine TURPIN chevalier seigneur de Crissé et de Vihiers, et d’Anne de la GRÉZILLE. Du premier mariage il eut Antoine, comte de Sancerre, baron de Saint-Christophe et de Châteaux ; du second mariage : 1/ Edmond, seigneur de Marmande et de Faye-la-Vineuse décédé en 1495 ; 2/ Louis ; 3/ Françoise.
Par acte du 5 mars 1451, Jean de BUEIL vendit Montrésor à André de VILLEQUIER, fils de Colas et de Marie de GAMACHE.

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Les de VILLEQUIER

André de VILLEQUIER, chevalier, seigneur de Montrésor, Villequier, Étableaux, Saint-Sauveur-le-Vicomte etc., fit un testament le 15 juin 1454 et mourut à Preuilly le 1er juillet suivant, laissant de son mariage avec Antoinette de MAIGNELAIS, fille de Jean de MAIGNELAIS II et de Marie de JOUY, deux enfants : Artus et Antoine.

Artus de VILLEQUIER, seigneur de Montrésor (en partie), d’Étableaux et de la Guerche, eut des difficultés avec son frère Antoine au sujet de la succession de leur père. Antoine de VILLEQUIER, seigneur de Montrésor (en partie), conseiller et chambellan du roi, mourut en 1490 laissant de son mariage avec Charlotte de BRETAGNE un fils unique, François.

François de VILLEQUIER, chevalier, seigneur de Montrésor (en partie) et de la Guerche, mourut en bas âge. En 1493, la terre de Montrésor fut vendue par décret à Imbert de BASTARNAY.

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Les de BASTARNAY

Imbert de BASTARNAY, baron du Bouchage et d’Authon, seigneur de Montrésor et de Bridoré, conseiller et chambellan du roi, rendit hommage au roi en 1495 pour la terre de Montrésor ; il mourut le 12 mai 1523 et fut inhumé dans l’église de Montrésor. De son mariage contracté le 2 août 1511 avec Georgette de MONTCHENU, il eut : Jean, mort en bas âge ; Jeanne, mariée à Jean de POITIERS ; François qui épousa le 19 mai 1502 Françoise de MAILLÉ dont il eut deux enfants : René qui suit et Anne. François de BASTARNAY mourut le 9 novembre 1513.

Tombeau des hauts et puissants Seigneurs Imbert de BASTARNAY du BOUCHAGE,
Georgette de MONCHENU son épouse, François leur fils, et de huit autres membres de la même famille.
Renversé par la Révolution de 1793, relevé et restauré en 1875
par les soins de Pélagie ZAMOYSKA comtesse XAVIER BRANICKA.

René de BASTARNAY, comte de Bouchage, baron d’Authon, seigneur de Montrésor, du Bridoré etc., naît le 9 octobre 1513 et meurt en novembre 1587. Il avait épousé en 1537 Isabeau de SAVOIE, fille de René bâtard de SAVOIE et d’Anne de LASCARIS. De ce mariage sont issus : 1/ Claude décédé le 18 novembre 1567, sans enfants de son mariage avec Jacqueline de MONTBEL ; 3/ Françoise, femme de François d’AILLY ; 4/ Marie, mariée à Guillaume vicomte de JOYEUSE, décédée en 1592 ; 5/ Jeanne, mariée à Bernard de NOGARET de la VALETTE ; 6/ Henri ; 7/ Gabrielle mariée le 15 janvier 1570 à Gaspard de la CHÂTRE.

François d’AILLY, chevalier, vidame d’Amiens, fut seigneur de Montrésor du chef de sa femme, Françoise de BASTARNAY qui eut cette terre en dot. Françoise mourut le 17 octobre 1617 et est inhumée dans l’église collégiale de Montrésor.

Charles de LORRAINE, duc de Guise et de Joyeuse, prince de Joinville, gouverneur de Provence et amiral des mers du Levant, grand maître de France, fut seigneur de Montrésor du chef de sa femme, Henriette Catherine de JOYEUSE, héritière de Françoise de BASTARNAY. En 1621, il vendit Montrésor à Henri de BOURDEILLES.

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Les de BOURDEILLES

Henri de BOURDEILLES, marquis d’Archiac, vicomte de Bourdeilles, seigneur de Montrésor, sénéchal et gouverneur du Périgord, mourut en mars 1641, laissant deux enfants de son mariage avec Madeleine de la CHÂTRE : 1/ François-Sicaire, marquis de Bourdeilles et d’Archiac, capitaine de 100 hommes d’armes ; 2/ Claude qui suit.

Claude de BOURDEILLES, dit le comte de Montrésor, abbé commendataire de Brantôme et de Lannoy, prit parti contre le cardinal de Richelieu. Menacé d’être arrêté, il se sauva en Angleterre ; rentré en France, il fut détenu d’abord à la Bastille, puis au château de Vincennes. Libéré en 1647, il mourut sans postérité le 2 juillet 1663 : sa succession passa à François-Sicaire, son frère.

François-Sicaire de BOURDEILLES, seigneur de Montrésor, capitaine de 100 hommes d’armes, mourut à Paris le 8 mai 1672 sans avoir été marié. Philippe de FRANCE, duc d’Orléans, de Valois, de Chartres, de Nemours et de Montpensier, second fils du roi Louis XIII, acheta la terre de Montrésor après la mort de François-Sicaire et la revendit presque aussitôt à Paul de BEAUVILLIERS.

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Les de BEAUVILLIERS

Paul de BEAUVILLIERS, duc de Saint-Aignan, comte de Montrésor, de Buzançais, de Chaumont et de Palluau, baron de la Ferté-Hubert, pair de France, chevalier des ordres du roi et premier gentilhomme de la chambre, ministre d’État, gouverneur du duc de Bourgogne, lieutenant général et gouverneur des ville et citadelle du Havre et des châteaux de Loches et de Beaulieu, obtint en 1707 que la terre de la Lardière, dépendante de celle de Montrésor, en fut distraite pour être unie à la baronnie de la Salle-lez-Clery. Il mourut le 31 août 1714. Il avait épousé par contrat, le 20 janvier 1671, Henriette-Louise de COLBERT de SEIGNELAY dont il eut 13 enfants.

Paul-Hippolyte de BEAUVILLIERS, frère du précédent qui lui avait légué entre autres terres celles de Saint-Aignan et de Montrésor, baron de la Ferté-Hubert, chevalier des ordres du roi, gouverneur des château et villes de Loches et de Beaulieu, bailli d’épée du pays de Caux, brigadier des armées du roi, ambassadeur en Espagne, membre de l’Académie française, épousa par contrat du 20 janvier 1706 Marie-Geneviève de MONTLEZUN de BESMAUX et eut 9 enfants, dont Paul-Louis qui suit.

Paul-Louis de BEAUVILLIERS, duc de Saint-Aignan et comte de Montrésor, pair de France, chevalier des ordres du roi, épousa en 1745, en premières noces, Augustine-Léonie-Olympe de BULLION-VERVAQUES avec qui il eut 3 enfants. Il épousa en secondes noces, en 1753, Charlottes-Suzanne DESNOS de la FEUILLÉE, avec qui il eut trois enfants..

Charles Paul François de BEAUVILLIERS, comte de Buzançais (issu du 1er lit) – Paul Marie Victoire de BEAUVILLIERS et Colette Marie Paule Hortense Bernardine de BEAUVILLERS (du 2ème lit) furent propriétaires par indivis de la terre de Montrésor et furent, tous trois en même temps, comtes de Montrésor. C’est le mari de Colette Marie Paule Hortense Bernardine, Antoine Charles Guillaume marquis de La ROCHE-AYMON qui en est resté propriétaire.

[1] Foulques NERRA, comte d’Anjou, est un personnage d’un naturel violent, souvent cruel : il multiplie les abbayes dans ses domaines et part, à quatre reprises, pour la Terre sainte (1003 – 1009 – 1035 et 1038). Fourques NERRA passe sa vie à fortifier ses terres par des constructions imposantes un peu partout en Anjou, Touraine et Poitou. C’est lui qui fait construire les forteresses de Loches, Langeais, Montbazon, Semblançay et Montrésor, et même des abbayes et églises. Il est célèbre pour ses hauts donjons carrés.


Sources :

  • J-X. Carré de Busserolle
  • Étude sur les « Bâtis et demeures de Touraine » de Catherine BAS-DUSSEAULX, CGDT37
  • Histoire de la Touraine depuis la conquête des Gaules par les Romains jusqu’à l’année 1790, de J.I. CHALMEL
  • site chateaudemontresor.com
  • Blason de la famille KORCZAK – fr.wikipedia.org Par Cette image vectorielle non W3C-spécifiée a été créée avec Inkscape. — Herbarz polski od średniowiecza do XX wieku, Tadeusz Gajl, Gdańsk 2007
  • site leonore.archives-nationales-culture.gouv
  • wikipedia
  • photos perso E. Létard
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