C’était il y a 100 ans…

Article de Guy ROUSSEAU
du Centre Généalogique de Touraine

En 1923, le Grand Prix Automobile de France organisé par l’Automobile Club de France s’est déroulé à Tours, plus précisément au nord de l’agglomération tourangelle sur un circuit routier de 22 km à travers les communes de La Membrolle et de Semblançay.

Ce Grand Prix fut disputé par 17 concurrents : 6 étrangers et 11 français. On y trouvait 4 Bugatti Type 32 dite « le tank », 4 Voisin C6 présentes pour la première fois en Grand Prix, une toute nouvelle Delage 12 cylindres, 3 nouvelles Fiat 8 cylindres, 3 Sunbeam 6 cylindres et 2 Rolland-Pilain.

Découverte du tracé

Le circuit présente un développement de 22,800 km.

Les concurrents doivent effectuer 35 tours soit une distance totale de 799,050 km.

Le départ est donné au lieu-dit La Noue-Guérinet.

Les coureurs empruntent la RN 158 jusqu’à La Membrolle, puis la RN 159 en direction de Chateau-la-Vallière avec les célèbres « S » de l’Étang des Jumeaux, puis la Départementale 48 direction Semblançay.

Les tribunes étaient situées entre la RN 158 et Saint-Antoine-du-Rocher, où une gare fut aménagée spécialement pour l’événement !

Le déroulement de la course

Dès 7 heures du matin, ce 2 juillet 1923, la ferveur s’empare de la foule à La Noue-Guérinet.

Le constructeur local Rolland-Pilain aligne 2 voitures au départ. L’écusson du radiateur est décoré des armoiries de la ville de Tours ; et si l’une d’elles s’imposait chez elle sur une course considérée comme l’événement de l’année ??… Elles sont réputées puissantes, mais les spécialistes émettent des doutes sur la fiabilité du moteur…

8 heures : le départ est donné. Rapidement la Fiat de BORDINO prend la tête avec une vitesse moyenne de 141 km/h et creuse l’écart sur le reste de ses poursuivants mais au 10ème tour casse du compresseur : BORDINO abandonne.

Quid des Rolland-Pilain ? Depuis le 8ème tour il n’en reste qu’une, celle d’Albert GUYOT. Au 17ème tour la tourangelle passe même à la 2ème place derrière la Fiat de SALAMANO, joie de courte durée : GUYOT lui aussi est obligé de s’arrêter à son stand. Au 28ème tour, après plus de 5 heures de course, la pompe à huile tombe en panne, c’est l’abandon.

La Sunbeam de SEGRAVE remporte la victoire en 6 h et 35 mn à la moyenne de 121 km/h.
Certains pilotes ont atteint des pointes à 200 km/h !
Sur les 17 participants, seulement 5 franchiront la ligne d’arrivée. La Voisin d’André LEFEBVRE termine 5ème derrière les 3 Sunbeam et 1 Bugatti à 1 h 15 du vainqueur.

Bien qu’il n’y ait aucun pilote Rolland-Pilain à l’arrivée, ce Grand Prix de France aura été une réussite et la performance est encore fêtée chaque année par l’association Grand Prix de Tours.

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Henry SEGRAVE, pilote britannique, est né le 22 septembre 1896 à Baltimore aux États-Unis.

Détenteur de 3 records de vitesse terrestre, il fut le premier être humain à dépasser les 320 km/h. Il détenait également un record de vitesse aquatique mais, le 13 juin 1930, son bateau le Miss England II chavira sur le lac Windermere (Angleterre) tuant son mécanicien.

Henry SEGRAVE fut transporté à l’hôpital où il mourut d’hémorragies pulmonaires à l’âge de 33 ans.


Sources :
Magazine de la Touraine (l’épopée de l’automobile en Touraine)
Wikipédia (Le Grand Prix de Tours)
37 degrés (chroniques)
AD37 Presse locale – Le Journal d’Indre-et-Loire

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DELAHAYE Charles-Henri
DELAHAYE Charles-Henri
15 jours plus tôt

Très intéressant article, et pas fréquent ! Et qui réunit 2 de mes passions, la généalogie et les autos-motos. Seul regret : qu’à ce 1er Championnat de France seul Delage participait, et pas Delahaye (mais Delahaye s’est rattrapé ensuite !