Article de Patricia PILLORGER du Centre Généalogique de Touraine
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Le château est construit en 1768 par Pierre MEUSNIER, un architecte né en 1711 à Paris et connu pour avoir aménagé le logis Bourbon à l’abbaye de Fontevraud en 1740, à la demande de Louis XV. Nommé inspecteur des turcies et levées, Pierre MEUSNIER s’installe dans la vallée de la Loire, la noblesse constitue sa clientèle. Les châtelains, las des châteaux féodaux, veulent posséder une maison de villégiature : ils se font construire un petit manoir.
Le château Pilorget est situé dans la paroisse Saint-Symphorien de Tours. Son nom semble être une évolution orale de son ancien nom « Puits Lorget », en raison du puits, aujourd’hui disparu, qui se trouvait proche du manoir.
C’est une demeure gracieuse, construite sur les hauteurs de la ville. Le rez-de-chaussée et l’étage présentent 4 fenêtres symétriques ; ils sont surmontés de 4 fenêtres de toit. L’entrée est située au centre, coiffée d’un fronton triangulaire percé d’un oculus. La façade et les toitures sont classées monument du patrimoine historique en 1931.
A l’intérieur du manoir, un escalier à 4 volées avec une rampe en fer forgé du même style que les balcons de la façade du château et des plinthes en bois décorées de médaillons avec étoiles à six branches sont toujours visibles. La salle à manger est entièrement garnie de boiseries moulurées avec une cheminée en bois de style Louis XV surmontée d’une glace carrée et d’une peinture représentant des fleurs. Une glace à large cadre en bois de style Louis XV surmontant la cheminée se trouve également dans le salon. La cage d’escalier, les boiseries et les glaces sont inscrites au patrimoine historique en 1943.
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Au XVIIIème, l’un des propriétaires du château Pilorget est Pierre TENON, procureur au siège présidial et baillage de Tours.
Agé de 84 ans, Pierre TENON, doyen des procureurs et baillage au siège présidial de Tours, décède le 6 juin 1781, « en sa maison de campagne situé au canton Pilorget de cette paroisse » (ndlr : Saint-Symphorien de Tours). Il est inhumé le lendemain entouré de son fils, le sieur René TENON, ancien conseiller du Roi, notaire à Tours et premier conseiller assesseur à l’Hôtel commun de ladite ville, de son petit-fils, le sieur René Jacques TENON, bourgeois de Tours, et de son neveu, messire François Benoit TENON, prêtre prébendé de l’église cathédrale et métropolitaine de Saint-Gatien de Tours.
registre BMS 1781 6NUM6/239/045 vue 9
Pierre TENON, fils de Pierre également procureur au présidial de Tours et de Geneviève CUAU unis en 1695 à Saint-Saturnin de Tours, est descendant d’une famille de notaires installée depuis plusieurs générations à Bléré.
Avec son épouse Marie Madeleine CHAMBOT, +15 juillet 1763, Pierre a vécu à Saint-Saturnin de Tours, là où ses enfants ont tous été baptisés :
- Pierre, °20 janvier 1726, +19 janvier 1727
- René, °27 janvier 1727, x 19 novembre 1753 avec Françoise MOUYS, +21 avril 1796
- Marie Geneviève, °9 août 1728, +19 août 1730
Les enfants sont placés en nourrice à Savonnières chez Françoise DENIAU épouse BOULARD, où décèdent en bas âge deux d’entre eux.
Ascendance de Pierre TENON
Sources :
Archives départementales d’Indre-et-Loire, registres paroissiaux
Vieilles demeures tourangelles, Châteaux, Gentilhommières, Manoirs, Jacques-Marie, ROUGÉ, le Pilorget, p205
Mérimée, base de données du patrimoine monumental français, Château du Pilorget, notice et photos
TV Tours, extrait du 17-01-2022, Pierre MEUSNIER, un architecte tourangeau du XVIIIe, Philippe CACHAU
Site Résidence de Pilorget, origine du nom Pilorget, visité mai 2022