W comme… WILSON Ernest Henry


Article de Catherine ROUQUET
du Centre Généalogique de Touraine

La plupart des gens s’imaginent que l’Indiana Jones des films de George Lucas est un personnage fictif. Eh bien non !
George LUCAS a basé en partie ses histoires de l’archéologue aventurier sur un véritable personnage : le botaniste britannique Ernest Henry WILSON dit « le chinois » qui a parcouru l’Asie, dont la Chine, au début du siècle dernier.
La carrière de WILSON fut tellement remplie d’aventures qu’on peut difficilement croire qu’il voyageait dans le simple but de ramasser des plantes. Il a affronté des bandits, des révolutions, des animaux sauvages, la malaria et des serpents venimeux, traversé des montagnes, des déserts, des torrents impétueux et de frêles ponts alpins suspendus au-dessus des ravins profonds. 

Voici son histoire…

Rien ne prédestinait le jeune WILSON à la vie d’explorateur. Mais à la vie de botaniste, oui.

Né le 15 février 1876 dans le village de Chipping Camden, en Angleterre, il était le fils du fleuriste du village. Il a donc immergé dans le monde horticole dès sa plus tendre enfance. Jeune, il quitta l’école pour devenir apprenti jardinier, mais fut remarqué à 16 ans pour ses profondes connaissances botaniques par le Jardin botanique de Birmingham, qui lui offrit un emploi. Pendant cet apprentissage, il se mit à suivre des cours d’horticulture le soir et fut un étudiant si brillant qu’il gagna le Prix de la reine pour la botanique.
En 1897, le Jardin botanique de Kew l’engagea pour faire de la recherche et publier des traités botaniques. Ainsi, il aurait très bien pu finir sa vie comme scientifique érudit enfermé dans une bibliothèque poussiéreuse… mais l’aventure l’appelait.

Il fut engagé à la pépinière John Veitch & Sons comme explorateur.

En 1899, on l’envoya en Chine à la recherche d’un arbre presque mythique, l’arbre aux mouchoirs.
Pendant 10 mois, il continua ses recherches pour enfin trouver un petit bosquet de l’arbre dans une vallée perdue.
Il retourna en Angleterre avec non seulement l’arbre tant convoité, mais aussi avec des semences, des boutures et des bulbes de 305 autres espèces

Ses expéditions se multiplièrent ; ainsi il voyagea en Chine, en Corée, au Formosa (Taiwan), au Japon et en Australie. 

Au cours de sa vie, il introduisit quelque 2000 nouvelles espèces : des rosiers, des rhododendrons, des primevères, des hydrangées, des magnolias, etc.

Plus de 60 plantes furent nommées en son honneur, dont le magnolia de WILSON (Magnolia WILSONii) et l’épinette de WILSON (Picea WILSONii).

Il rapporta aussi un fruit que nous connaissons bien, le kiwi (Actinidia deliciosa), et deux arbustes qui font partie de la palette des jardiniers québécois : le forsythia (Forsythia ovata) et le kolkwitzia (Kolkwitzia amabilis). 

Forsythia ovata

La plante qui a le plus marqué la vie de WILSON fut un joli lis trompette : le lis royal (Lilium regale). Il le découvrit en Chine, où il ne pousse que dans une seule vallée isolée : la vallée Min. Il essaya par trois fois de ramener ce lis de la Chine : en 1903 il ne réussit qu’à rapporter des spécimens séchés. Il lança une nouvelle expédition en 1908 afin de récupérer des bulbes, mais ils pourrirent lors du long trajet vers l’Occident. Il retourna donc une troisième fois, en 1910, et réussit mieux cette fois-ci, car il renvoya 7000 bulbes à Boston, mais presque au prix de sa vie.

Lors de l’expédition de retour, en effet, sa caravane fut emportée par un éboulement. Il subit une facture de la jambe droite et dut la fixer à une attelle de fortune faite d’un pied d’appareil photo. Il fallut par la suite qu’il marche pendant trois jours avant de trouver du secours. Juste à temps, car la gangrène faisait déjà son œuvre. De ce fait, il marcha en boitant pour le reste de sa vie.

Voyager commença à lui peser et, en 1927, il mit fin à ses aventures dans les régions éloignées.
En 1929, il publiait son chef-d’œuvre d’horticulture intitulé « La Chine, jardin maternel » (China, mother of gardens).

L’année suivante, le 15 octobre 1930 à Worcester, Massachusetts, le grand aventurier, âgé de 53 ans, et son épouse moururent bêtement dans un accident d’auto. Le couple est enterré au Cimetière Mont-Royal, à Montréal.

Son héritage continue d’influencer le domaine de la botanique et son nom est synonyme d’exploration végétale et d’introduction d’espèces végétales asiatiques en Occident.
Encore aujourd’hui des expéditions d’exploration botaniques parcourent le globe, dans les régions reculées de l’Amazonie, de l’Afrique et de la Chine, expéditions qui rapportent encore des dizaines de nouvelles espèces chaque année. Il y a beaucoup à découvrir encore dans le monde végétal !

Ses découvertes

Le kolkwitzia

Il a découvert le kolkwitzia en 1889 en Chine, à l’ouest de la province de l’Hubei.

Scientifiquement connu sous le nom de Kolkwitzia amabilis ou Beauty Bush, c’est un arbuste buissonnant, légèrement arrondi, à feuillage caduc et à croissance assez rapide, pouvant atteindre 3 mètres en hauteur et en largeur.

Il appartient à la famille des Caprifoliacées et est cultivé pour ses qualités ornementales.

La plante se caractérise par ses belles fleurs roses mellifères, très parfumées, en forme de clochettes. Il est connu pour être un arbuste rustique qui peut s’adapter à différents types de sols et tolérer des conditions de sécheresse. Il produit des fleurs rose clair en forme de trompette en mai et juin. Cet arbuste nécessite relativement peu d’entretien, ce qui en fait un choix populaire dans les jardins pour sa facilité de culture et son apparence attrayante.

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Le kiwi

C’est en 1899 qu’Ernest Henry WILSON ramena quelques spécimens de kiwi, ce qui valut au fruit d’être parfois surnommé « groseille de WILSON ». Les fruits n’étaient pas plus gros que des noix, comme le rapportent en 1904 les pépiniéristes de la société Veitch, même s’il existait bel et bien en Chine des fruits de la taille d’une grosse prune.

Le choix du nom « kiwi » pour désigner le fruit provient de la ressemblance entre l’oiseau et le fruit qui est petit, marron, dodu, et sa surface est velue, ce qui évoque des similitudes avec l’oiseau kiwi.

Au début du XXème siècle, le kiwi a été introduit en Nouvelle-Zélande, où il a été cultivé avec succès, amorçant le début d’une industrie qui se révèlera considérable pour le pays.
Sa culture s’est répandue ensuite dans le monde entier. Aujourd’hui, le kiwi est un fruit largement apprécié pour son goût unique et ses bienfaits pour la santé.

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Chalon
Chalon
1 année plus tôt

Très bon article.