Q comme… QUILLICO Joseph Marie et le château de Boisbonnard

Article de Sonia CATHALA du Centre Généalogique de Touraine

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Le château privé de Boisbonnard est implanté à Villerperdue, dans le sud de la Touraine.

Son nom lui vient de Monsieur Pierre BONNARD, administrateur du village durant une trentaine d’années, qui en fut le premier propriétaire fin du XIIIème siècle et qui fit planter des arbres autour. C’est seulement au XVème siècle que le village et le château ont été scindés, le château prit le nom de Boisbonnard et le village celui de Villeperdue.

De cette ancienne forteresse, vestige de l’époque médiévale, ne subsistent que cinq tours rondes dont celle du sud-est, percée de meurtrières circulaires, nommée « Tour de la Couleuvrière ». Les larges douves forment deux quadrilatères et une figure à trois côtés.

Un petit pont de bois enjambe les douves et permet l’accès au château ; celui-ci remplace l’ancien pont-levis.

Deux tours, coiffées en poivrières, encadrent un portail à fronton courbe qui s’ouvre sur la cour.

La muraille d’enceinte a été détruite au siècle dernier ; seules les trois tours d’angle témoignent de son existence.

L’édifice a subi plusieurs transformations au fil des siècles et des années, le monument actuel en est la finalité. Le logis central, qui date du XVIème siècle, a été restauré au XVIIIème. Les façades en ont été modifiées en 1856, et une partie abattue au XXème.

En 1731, au sud-ouest, un bâtiment couvert d’un toit à quatre versants et paré de fenêtres à croisées de pierre, situées en rez-de-chaussée, fut doublé par deux petits pavillons et une petite construction qui compléta l’ensemble au XIXème. Ces derniers furent démolis en 1979, car trop dégradés.

Comme bon nombre de monuments historiques, Boisbonnard n’a pas échappé aux affres de la Seconde Guerre mondiale ; des stigmates sont encore visibles dans le salon qui abrite des boiseries de style Louis XVI (celui-ci est également orné de deux cheminées anciennes datant respectivement des XVIIème et XVIIIème siècles).

Durant cette période, les communs de style Empire ont été massivement incendiés. Au XIXème, ils ont été reconstruits et agrandis par des bâtisses de style néogothique. La famille d’ESPOUS, actuelle propriétaire, en effectue l’entretien à travers la réfection perpétuelle des bâtiments et toitures.

L’arrêté du 15 janvier 1990 a permis l’inscription au Registre des Monuments Historiques des cinq tours, des douves et de l’escalier droit du logis principal.

Boisbonnard et ses nombreux propriétaires

Le domaine était un ancien fief sous le joug du château de Sainte-Maure-de-Touraine.

Bois-Bonard sur la carte de Cassini – Boisbonnard sur la carte d’état-major.

De nombreux propriétaires s’y sont succédés :

  • De 1285 à 1313 Pierre BONNARD, suivi de Jehan de CHAMBRE.
  • Les seigneurs de Boisbonnard sont inconnus jusqu’au milieu du XVIème siècle.
  • 1559 : Claude de CORBIN, écuyer.
  • 1666 : Nicolas de TOURS.
  • 1670 : Henri PARIS, chanoine de Saint-Martin.
  • 1684 : Henri PARIS, conseiller du roi et trésorier général de France à Tours.
  • 1758 : André-Louis MILON de MESME, chevalier seigneur de Villeperdue.
  • Vers 1760 : Alexandre MILON de MESME, évêque de Valence.
  • 1789 : Madeleine-Françoise de CRÉQUY, vicomtesse de Gençay, veuve d’André MILON de MESME.
  • 1791 : Madame de SAINT-WAST (née CREUSE), puis la famille CREUSE de LESSER.
  • 1839 : Famille d’ESPOUS (par héritage).

Le Sieur Joseph Marie QUILLICO à Boisbonnard

Le sieur Joseph Marie QUILLICO est né le 13 novembre 1786 à Montdauphin (Hautes-Alpes), fils d’un père militaire originaire du Piémont en Italie.

J’ai longtemps cherché le lien qui relie cette personne au château de Boisbonnard ; au fil de mes recherches, les recensements de 1836 et 1841 m’ont révélé qu’il fut locataire au château où il exerça la profession de contrôleur des finances publiques.

Au cours de l’année 1831, il assista aux obsèques de sa belle-sœur à Villeperdue ; sans doute séduit par la douceur de vivre du village, il s’y installa et en fut maire de 1832 à 1844, année de son décès. 

Il s’était précédemment marié à Tours le 20 avril 1818 avec Marie Cécile Félicité CHARCELLAY, villeperdusienne de naissance. Il était à cette époque officier en retraite.

Suite à la consultation des matrices cadastrales, j’ai découvert qu’il est devenu propriétaire de plusieurs parcelles sur la commune, comme le montre la matrice ci-dessous :

AD37 – Cadastre 1823

Sa fille Marie Cécile Caroline hérita de ses biens et son mari, François Adrien BRIFFAULT, fut régisseur du château et maire deux années plus tard, après la mort de son beau-père.

Une affaire familiale liée à un bien qui n’est pas le sien…


Sources :
– Archives départementales d’Indre-et-Loire
– photos S. Cathala

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